HORS-SERIE

Vous trouverez ici régulièrement des articles autour des livres, de la culture et des sujets qui me passionnent.

Mon avent littéraire 2022

26 décembre 2022

Sur une idée de Delphineolympe et Nicolemotspourmots, voici, tout au long du mois de décembre, mon calendrier de l’avent littéraire d’après mes livres lus en 2022. De quoi peut être vous inspirer pour des cadeaux à offrir ou vos futures lectures !

1. Ma première lecture de l'année

La carte postale, de Anne Berest

Un coup de coeur pour bien commencer l’année et une enquête passionnante sur ses ancêtres et ce que signifie être Juif

2. Le livre que j'attendais le plus

Les années sans soleil, de Vincent Message

Les livres de Vincent Message sont toujours percutants !

Cora dans la spirale traite de l’influence du capitalisme dans nos sociétés et le burn-out qui en découle.

Celui-ci nous interroge sur les traumatismes liés au Covid et propose la littérature comme remède.

3. Un auteur découvert cette année

Les déracinés, de Catherine Bardon

Un exil forcé en République Dominicaine pour échapper à l’Anschluss. Un livre porteur d’espoir où l’amour de la culture est omniprésent.

4. Le titre le plus énigmatique

Qui se souviendra de Phily-Jo ? de Marcus Malte

Une enquête vertigineuse et jubilatoire sur l’art de la manipulation, à découvrir absolument !

5. Le livre dont l'écriture m'a éblouie

Le Maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov

Une histoire incroyable de diables, de Ponce Pilate et d’amour sous fond de satire. Un de mes coups de coeur de la littérature russe.

6. Le livre le plus plombant

Presque le silence, Julie Estève

10 épisodes de la vie d’une femme …

Beaucoup trop de violence et de noirceur à mon goût

 

7. La plus belle couverture

De la forêt, Bibhouti Bhoushan Banerji

L’un des tout premiers romans écologiques, venu d’Inde, emprunt de poésie et de sensibilité

8. Le livre que je n'aurais pas lu si ...

Je n’avais pas été attirée par sa belle couverture et sa mise en avant dans la librairie La Cour des Grands. Une fable drôle et caustique !

Un petit homme, de Fiodor Sologoub

9. Le livre dont on n'a pas assez parlé

Un road-trip à la Thelma et Louise àtravers l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et la Grèce.
A offrir à tous ceux qu’on aime !
 

10. Le livre qui m'a le plus impressionnée

Elise, de Marcel Sel

La musique en toile de fond et comme acte de résistance. D’une grande richesse historique et d’une grande humanité.

Un livre qui selon moi aurait dû obtenir le Prix Horizon 2022

11. Le livre le plus en prise avec l'actualité

Les choses que nous avons vues, Hanna Bervoets

Les impacts d’une exposition fréquente à des images choquantes.

12. Le personnage que j'aurais adoré rencontrer

American Dirt, Jeanine Cummins

Lydia, une femme courageuse à l’instinct maternel hors normes, qui tente d’échapper aux Narcos aux côtés de son fils de 9 ans et d’autres migrants.

13. Les personnages que je ne voudrais jamais croiser

Certains personnages des Rougon-Macquart de ZOLA  : dans chaque roman, il y  en a au moins un détestable. Antoine Macquart, Saccard, l’abbé Mouret, la Saget …

14. Le livre que tout le monde aime ... sauf moi

il est juste que les forts soient frappés livre

Il est juste que les forts soient frappés, Thibault Bérard

Un roman touchant, malheureusement, le ton sonne bien souvent faux.

15. Le livre le plus déconcertant

La nuit de l’oracle, Paul Auster

Il y a beaucoup d’histoires dans l’histoire … et on ne sait pas toujours où se situe la réalité ni la fonction ! L’auteur parvient à merveille à brouiller les pistes !

 

16. Le livre que j'aurais envie d'offrir à tout le monde

en attendant bojangles livre

En attendant Bojangles, d’Olivier Bourdeaut

Un peu de fantaisie et une histoire d’amour folle.

Et si vous l’avez déjà lu, vous adorerez sans doute l’adaptation en film avec Romain Duris et Virginie Efira, tout aussi fantastique !

17. Mon plus gros pavé de l'année

De grandes espérances de Charles Dickens, un classique de la littérature anglaise et un roman d’apprentissage inoubliable !

18. Le livre qui me marquera longtemps

Lu il y a quelques années déjà, je garde un magnifique souvenir de ce petit bijou d’une immense beauté ! LE livre qui m’a fait découvrir et adorer Steinbeck : Des souris et des hommes

19. Le livre le plus émouvant

Une histoire de transmission, de père et de fils sensible et bouleversante qui se déroule en Lorraine : Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin.

20. Le livre le plus réconfortant

Clara lit Proust livre

Clara lit Proust, de Stéphane Carlier :

La magie des livres, capables de changer une vie et de rassembler des passionnés. En plus, ce livre donne incroyablement envie de découvrir Proust !

21. Le plus beau titre

Un roman lumineux teinté d’admiration d’une fille pour son père, qui a osé avouer son homosexualité et vivre en homme libre dans les années 1980. Une ode à l’amour et à la liberté !

Over the rainbow, de Constance Joly, qui a aussi obtenu le Prix Horizon 2022

22. Le livre le plus dépaysant

Une ode à la nature et un roman dystopique magistralement construit : Lorsque le dernier arbre, de Michael Christie (ici lu en VO sous le titre « Greenwood »)

23. Un prix littéraire lu cette année

Le prix de Flore 2022 pour Chienne et Louve de Joffrine Donnadieu : le récit réaliste et puissant d’une colocation folle entre une jeune strip-teaseuse amoureuse du théâtre et une vieille dame trop seule. Le théâtre y est omniprésent !

24. Un livre pour finir en beauté

Un roman très émouvant pour découvrir Anne Frank autrement et un bel hommage aux exilés : Quand tu écouteras cette chanson, de Lola Lafon

Ces livres qui ont eu beaucoup de succès ... Mais que je n'ai pas apprécié

25 août 2021

Inspirée par le blog de Mademoiselle Lit, j’ai décidé à mon tour de vous parler de ces quelques romans dont tout le monde fait l’éloge et pour lesquels je n’ai, pour ma part, pas accroché.

La tresse, Laetitia Colombani

La tresse Laetitia Colombani

Résumé : Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Mon avis : Je ne dirais pas que ces histoires de femmes courageuses ne m’ont pas touchée. Je trouve simplement qu’elles manquent de profondeur et ne font que survoler la vie de ces 3 femmes bien différentes. Il y a à mon sens trop de clichés alors que ces récits mériteraient davantage de subtilités.

Lolita, Vladimir Nabokov

Résumé :  « Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. »

Mon avis : Je me suis forcée à continuer à lire cette histoire étrange et dérangeante pour voir où celle-ci me mènerait. Et je suis arrivée à la fin déçue, je n’y ai trouvé aucune morale, simplement des codes de plus en plus transgressés, comme l’inceste et d’autres crimes banalisés, le récit d’un malade mental et je comprends pourquoi cet ouvrage a fait l’objet de violentes critiques à l’époque. On en ressort effectivement mal à l’aise et secoués.

Lolita Vladimir Nabokov

Madame Bovary, Gustave Flaubert

Madame Bovary Flaubert

Résumé : Emma Rouault, adolescente, s’était bercée de rêves romanesques. Son mariage avec Charles Bovary, terne médecin de province, la confronte à une réalité prosaïque, dont elle cherche à s’évader par tous les moyens. Mais la maternité, l’ambition qu’elle nourrit pour Charles, le goût des belles choses qui l’entraîne à la dépense ne peuvent satisfaire cette jeune femme qui étouffe dans la société étriquée d’une petite ville normande dominée par la plate figure du pharmacien Homais. Si l’amour est son ultime espérance, sa soif d’idéal, de beauté, de grandeur, l’accule à un point de non-retour. L’histoire d’Emma Bovary, qui valut un procès à son auteur en 1857, s’inscrit dans un univers ordinaire, minutieusement dépeint par l’écriture très maîtrisée de Flaubert. Tout son art se déploie dans ce drame psychologique aux couleurs réalistes. 

Mon avis : Je crois que Flaubert, on aime ou on n’aime pas. Il n’y a pas de demi-mesure. Je me souviens avoir été contrainte de le lire au lycée et lui avoir trouvé tellement de longueurs que je l’ai abandonné en cours de route. Ces descriptions à n’en plus finir et l’ennui d’Emma Bovary ont fini par m’atteindre.

La délicatesse, David Foenkinos

Résumé : Nathalie et François sont heureux, ils s’aiment et semblent avoir la vie devant eux…
Mais, un jour, la belle mécanique s’enraye. François décède brutalement.
Veuve éplorée, le cœur de Nathalie devient une forteresse où même les plus grands séducteurs vont se heurter.
Sauf un : Markus, un collègue terne et maladroit, sans séduction apparente. Sur un malentendu, il obtient de la belle un baiser volé. Pour cet outsider de l’amour, c’est un signe du destin : il se lance à sa conquête… tout en délicatesse.

Mon avis : Comme beaucoup, je me suis laissée tenter par la couverture qui annonçait 10 prix littéraires obtenus. Malheureusement, je me suis ennuyée tout au long du roman, trop prévisible et sans réel rebondissement. Aussitôt lu, aussitôt oublié.

La délicatesse de David Foenkinos

L'étranger, Albert Camus

L'étranger d'Albert Camus

Résumé : Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin. Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l’universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n’être sur la terre qu’en sursis, d’une mort qui, quoi qu’il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu’indifférent à tout après ça ? Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’oeuvre de Camus. De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 ne cessera de s’interroger sur le sens de l’existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération.

Mon avis : J’ai été frappée par l’insensibilité totale de Meursault. Jamais il n’essaiera de se défendre du crime dont on l’accuse.  Ce côté absurde m’a largement rappelé  Le procès de Kafka et son aberration qui m’avaient tant marquée. J’ai retenté la lecture de Camus avec La Peste et malheureusement, je n’adhère toujours pas au style de l’auteur.

5 livres à emporter dans votre valise cet été

20 juillet 2021

Le problème Spinoza, Irvin Yalom

Le problème Spinoza Irvin Yalom

Irvin Yalom a eu la brillante idée de faire cohabiter dans un même roman Bento Spinoza, le philosophe du XVIIe siècle qui a influence des générations de penseurs et Alfred Rosenberg, l’un des hommes à l’origine de l’idéologie nazie prônant l’antisémitisme, trois siècles plus tard.
On est ainsi transporté entre deux époques dans des vies que tout oppose. Et pourtant, l’auteur a décidé de les confronter en se servant de la fascination de Rosenberg pour le philosophe. D’un côté, il rend parfaitement accessible la pensée de Spinoza, hyper-rationaliste en quête de bonheur et excommunié de la communauté juive d’Amsterdam. Et de l’autre, il tente de comprendre Rosenberg à travers la psychanalyse et la vie qu’on lui connaît. C’est très bien écrit et absolument passionnant. On ne s’ennuie pas une seconde grâce au rythme soutenu et aux dialogues philosophiques très abordables. Une bien belle découverte et une excellente initiation à la philosophie de Spinoza.

Et je t'emmène, Niccolo Ammaniti

« Ti prendo e ti porto via » c’était pour moi, une chanson de Vasco Rossi. C’est aussi le titre d’un roman de Niccolo Ammaniti (Et je t’emmène, en français) qui se passe en Toscane, de nos jours et se lit sans même pouvoir s’arrêter. L’auteur dresse avec une facilité surprenante le portrait de personnages caricaturaux à souhait qui reflètent bien la société actuelle : Graziano, le bellâtre de 40 ans passés qui refuse de vieillir et continue à sortir avec des filles écervelées à peine majeures, Pietro, un adolescent introverti issu d’un milieu pauvre, qui est la risée d’une bande de sa classe et n’en peut plus d’avoir peur, Flora, une instit’ trentenaire vouée corps et âme à sa mère malade qui en oublie de vivre … Des caractères très fouillés, profonds et des histoires qui nous tiennent en haleine et nous font passer du rire aux larmes.
Plus on approche de la fin, plus la sensation de drame se ressent avec un constat implacable : il est difficile d’échapper à son milieu, il nous rattrape toujours. Malgré cette fin assez noire, j’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a donné envie de lire d’autres livres d’Ammaniti.

Ti prendo e ti porto via Niccolo Ammaniti

Le coeur cousu, Carole Martinez

Le coeur cousu Carole Martinez

Il est des livres que l’on ne peut pas prendre au sérieux et il est vrai que ça fait du bien ! Celui-ci raconte la transmission d’une boîte mystérieuse de mère en fille depuis des générations et dont le contenu varie en fonction de la personne à laquelle il est destiné. L’histoire des Carasco, perçus comme des parias par les autres habitants de Santavela, petit village andalou, mérite d’être contée pour son côté loufoque et son pouvoir de vous transporter au-delà de l’imaginaire.
La fratrie Carasco est contrainte de quitter son village car le père a perdu sa femme lors d’un combat de coqs. Chacun se retrouve, doté d’un don surnaturel, à sillonner les routes d’Espagne à bord d’une charrette à la recherche d’on-ne-sait-quoi, mené par la folie de Frasquita, couturière hors pair. C’est un roman coloré, vivant ! On y retrouve même un peu du réalisme magique de Garcia Marquez. Bref, une parfaite lecture estivale !

La part des flammes, Gaëlle Nohant

Le destin de trois femmes se retrouve scellé, suite à l’incendie du Bazar de la Charité de 1897 qui, on peut l’imaginer, les change à tout jamais. J’ai adoré me plonger dans ce roman historique, tant pour la beauté de la langue que pour la manière qu’a l’auteur de nous plonger dans cette autre époque à Paris. Magnifique !

La part des flammes Gaelle Nohant

L'amour aux temps du choléra, Gabriel Garcia Marquez

L'amour aux temps du choléra Garcia Marquez

En dépit de ses multiples conquêtes, Florentino Ariza n’en a aimé qu’une seule pendant plus d’un demi siècle : Fermina Daza, la femme qu’il aurait dû épouser. Alors quand Juvenal Urbino, le brillant médecin qui a eu la chance de partager sa vie disparaît, l’amoureux transi n’a pas perdu espoir de reconquérir sa belle, comme il le dit si bien : «l’amour est l’amour, en tout temps et en tout lieu, et il est d’autant plus intense qu’il s’approche de la mort ».
Garcia Marquez retrace les origines de cet amour de jeunesse avant tout épistolaire et nous emmène dans ces villes caribéennes où le choléra fait rage au milieu de conditions sanitaires déplorables. C’est aussi l’occasion de voir les débuts de la Compagnie Fluviale des Caraïbes et une importante partie historique de Carthagène à Riohacha. Ayant réalisé le même parcours dans le cadre d’un voyage, je ne peux que constater qu’il a su décrire les lieux et l’ambiance qui y règne de manière admirable. Un vrai plaisir après Cent Ans de Solitude de retrouver ses fantaisies et son talent de conteur inégalable qui fait ici la part belle à la vieillesse, la nostalgie et l’amour.

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