Le maître et Marguerite, Mikhaïl Boulgakov

Ce livre est, aux premiers abords, difficile. J’avoue d’ailleurs qu’il m’aura fallu plus de 200 pages pour m’y attacher tant la multitude de personnages aux noms russes rallongés porte à confusion. Mais, une fois conquise, impossible de le lâcher. 12 ans de travail pour l’écriture de ce livre, c’est dire s’il est complet !

L’oeuvre est divisée en 3 parties. L’une à Moscou dans les années 1920-30 où le diable lui-même rend visite aux Moscovites et sème le trouble dans la ville. Une autre propose l’histoire de Ponce Pilate et enfin la troisième raconte celle du Maitre et Marguerite, ma partie favorite. Un écrivain, le Maître, s’est vu refuser la publication de son récit sur Ponce Pilate. Il sombre dans la folie, malgré l’amour de Marguerite qui fera tout pour le sauver.

Une satire fantastique de la Russie sous l’ère stalinienne

L’histoire se veut originale, fantastique (l’auteur déborde d’imagination !) et fait naturellement la satire sociale de l’époque, sous l’ère de la dictature stalinienne. On y voit combien l’espionnage est omniprésent et les nombreuses disparitions et apparitions magiques rappellent ici les fréquentes disparitions et arrestations soviétiques mystérieuses qui avaient lieu sans que nul ne sache pourquoi. La terreur y est donc légion, la folie aussi, provoqués essentiellement par le Mal alias Woland, le diable en personne accompagné de ses étranges acolytes Béhémoth, Azzazello et Koroviev. Boulgakov nous offre sa propre version de l’histoire de Ponce Pilate dans laquelle il dévie de l’histoire biblique traditionnelle sur plusieurs points.

Par ailleurs, une kyrielle de références à différentes oeuvres est faite, notamment au Faust de Goethe et à des auteurs russes, qui nous incitent à les découvrir et enrichissent incroyablement le roman. A noter : pour apporter un véritable plus à cette lecture et vous ouvrir à la culture russe, il existe un site Internet entièrement dédié au livre, une véritable mine d’or : www.masterandmargarita.eu.

Enfin, j’ai beaucoup apprécié le vol de Marguerite, le bal de Satan et ses traditions originales, la fameuse crème d’Azzazello aux pouvoirs ô combien miraculeux, l’histoire d’amour du Maitre et Marguerite, l’appartement maudit n°50 de la rue Sadovaïa, le côté loufoque et drôle des personnages (Satan n’est pas dépourvu d’humour !) et j’en passe… Au final, un concentré d’aventures, de drôleries et de clins d’oeil qui résument bien la société de l’époque. Ce roman gagne à être connu. L’un de mes coups de coeur de la littérature russe avec Anna Karénine.

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