Voyage immobile

GEISHA, Arthur Golden

Geisha

Ecrit sous la forme de mémoires, ce récit permet de nous plonger dans le quotidien d’une geisha dans le Japon des années 30. Ces dames de compagnies raffinées divertissent une clientèle très aisée. A travers l’expérience de Sayuri, vendue par ses parents à l’âge de 9 ans, on découvre comment une apprenti geisha se forme et augmente ses chances de devenir célèbre : il lui faut pour cela devenir une danseuse émérite, pratiquer toutes formes d’arts, chanter, jouer divers instruments, apprendre à se tenir, à converser et à divertir les hommes. A côté de ça, elle est incapable de se coiffer ou de s’habiller seule et se rend chez le coiffeur chaque semaine ; pour ne pas abîmer sa coiffure ô combien élaborée, elle dort sur un takamakura, support pour la nuque aussi dur que la pierre. Elle est très superstitieuse et consulte son almanach pour un oui ou pour un non, aussi bien pour acheter des chaussures que pour connaître le meilleur moment de se lier à un autre. Elle est aussi friande de cérémonies : celle du thé, celle qui unit le danna (son protecteur) à la geisha ou deux geishas entre elles quand elles deviennent sœurs.

Sayuri deviendra parmi les geishas les plus célèbres au monde, un métier aujourd’hui beaucoup moins répandu. J’ai trouvé ce détour dans les maisons de thé de Kyoto fascinant et très poétique grâce aux nombreuses métaphores sur la nature et ai suivi avec plaisir l’évolution de Sayuri (alias Chiyo) avec ses doutes et ses peines, ses déceptions, rivalités et stratagèmes. Au final, la geisha est une artiste qui pratique les arts japonais dans la plus pure tradition, bien loin de l’image occidentale de prostituée qui lui est parfois attribuée.