Qui se souviendra de Phily-Jo ? Marcus Malte

J’avais beaucoup aimé Le garçon du même auteur grâce à sa maîtrise singulière de l’art du récit. Quant à Phily-Jo et à ce livre en particulier, je m’en souviendrai probablement encore longtemps !

Il s’agit d’une enquête vertigineuse et palpitante à propos de la mort étrange de Phily-Jo, un savant qui aurait inventé un appareil destiné à produire une énergie libre. Tour à tour, plusieurs personnes  poursuivent cette enquête qui va provoquer de nombreuses disparitions, tant les intérêts communs sont importants. C’est d’abord Gary Sanz, le beau-frère de Phily Jo, puis Dipak, un étudiant qui s’intéresse aux couloirs de la mort, Barbara, une avocate justicière, puis Sylvia …Tous, les uns après les autres, tentent de démêler le vrai du faux et semblent y parvenir à la lumière des éléments en leur possession.

On s’aperçoit qu’on est face à un véritable roman sur l’art de la manipulation. Très intelligent, digressif et brillant. La manipulation de l’auteur envers le lecteur, celle des médias, des lobbies, des scientifiques, celle de l’industrie pétrolière, du tabac et du grand capitalisme. De manière tout à fait rocambolesque, on se laisse entraîner dans ce récit en spirale où l’auteur parvient avec brio à nous manipuler. A la fin, on se retrouve finalement face à une thèse qui se tient. Faut-il la croire ? Tous les éléments convergent. Comme celles menées par les précédents enquêteurs. A moins que nous n’ayons été à notre tour manipulé ?

Une fois de plus, je trouve cet auteur hors du commun, original et absolument surprenant ! J’ai eu l’impression d’être dans un roman de Steinbeck chez la vieille Tante avec l’ambiance créée, tellement Marcus Malte a le don pour raconter des histoires avec forces détails et un grand réalisme. Le ton, le vocabulaire, les éléments d’enquête, l’humour, tout y est ! Un roman vraiment original et jubilatoire !

 

« Ne vous rendez jamais à l’évidence. Je ne dis pas que tout est faux. Je dis que tout est vu à travers le prisme d’un esprit très singulier. Disons : un esprit hors normes. »

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