Qui sait, Pauline Delabroy-Allard

A trente ans, alors qu’elle attend un enfant, Pauline s’interroge sur les prénoms secondaires qui figurent sur sa carte d’identité. Jeanne, Jérôme, Ysé. Qui sont-ils ? Suite à un drame, elle fuit son quotidien pour trouver des réponses et s’emmure dans cette quête identitaire.

Elle nous transporte en Tunisie, dans le Paris des années sida, dans l’univers de la danse et du théâtre. Ses pistes quasi inexistantes lui permettent pourtant d’en trouver d’autres et de faire des rencontres. Tour à tour, Pauline campe chaque prénom et l’incarne avec force, vit à ses côtés comme une obsession, quitte à s’oublier elle-même. Fiction et réalité sont ainsi étroitement mêlés dans ce récit qui frise parfois une certaine aliénation.

Evidemment, tout au long du roman, on ne cesse de se demander : pourquoi ne pose-t-elle pas simplement la question à sa mère qui l’a nommée ainsi ? Visiblement, ses parents n’ont pas l’habitude de répondre aux questions. (Et puis si elle connaissait la réponse, il n’y aurait pas de roman…)

Une quête qui mêle littérature et imagination

Ce roman m’a fait penser un peu à  Double nationalité  par son côté parfois absurde et non dénué d’humour. Les images souvent cocasses, comme celle de Tutu, le chat aveugle posé sur l’épaule, à la manière d’un perroquet. Je me suis laissée entraîner et ai surtout accroché aux personnages de Jérôme et d’Ysé, à leurs récits, à la transposition entre personnage et personne réelle.

Ce roman forme une enquête vertigineuse, un cheminement à la croisée du réel et de l’imaginaire sur fond de littérature. Je l’ai trouvé marquant et je pense que c’est normal à une période de sa vie aussi charnière que la maternité de chercher à savoir qui l’on est. Ce qui nous constitue.

Ce livre fait partie des finalistes participant à la sélection du Prix Horizon 2024, aux côtés de l’Inaccompli, Appelez-moi César, Vivance et Ada et Graff.

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