Alexandre, fils d’agriculteurs dans le Lot, est amoureux de sa terre et de sa ferme des Bertranges. C’est d’ailleurs bien le seul de sa fratrie qui souhaite continuer à l’entretenir, ses soeurs préférant rejoindre la ville pour embrasser une autre carrière.
L’histoire commence dans les années 1980 et s’achève juste avant l’an 2000, par une catastrophe naturelle qui paraît inéluctable, au vu des événements précédents. On voit au fil du récit que le monde est en train de changer, de se transformer profondément et le regard de chacun évoluer face aux changements climatiques. Celui d’Alexandre qui traduit une grande solitude et une lucidité face au progrès. D’abord réfractaire aux nouveaux procédés peu naturels, il finit par se plier aux nouvelles méthodes de production massive pour pouvoir continuer à vivre. C’est l’époque de Tchernobyl, de la vache folle, de l’essor de la mondialisation et de la prise de conscience progressive du réchauffement climatique.
Serge Joncour décrit à merveille la fracture entre le monde rural et le monde urbain et retrace trente ans d’histoire de France. Alors oui, on assiste à la fin de la vie paysanne, à l’évolution inévitable de nos modes de vie grâce à l’oeil acerbe de l’écrivain. Mais c’est aussi le signe du progrès dans un monde qui bouge toujours plus et un véritable hymne à la nature, cette nature humaine, si chère à son coeur.