Germinal Emile Zola livre

Germinal, Emile Zola

Germinal, c’est le roman de la révolte des ouvriers et des injustices sociales, après une résignation séculaire. Celui de la prise de conscience des droits et de la misère vécue par les ouvriers.

 

Le roman débute avec l’arrivée d’Etienne Lantier dans les corons, à la recherche d’un travail. La mine de Montsou l’embauche rapidement pour trois bouchées de pain. Suite à une baisse non justifiée des salaires, Etienne incite les mineurs à se révolter pour lutter contre les injustices dont ils sont victimes. D’abord réticents à la grève car habitués à toujours obéir, ils décident de se rebeller et de ne rien lâcher. Mais c’est sans compter sur la pugnacité et la répression des chefs de la Compagnie des Mines, intarissables.

« On s’était fichu d’eux en les déclarant libres : oui, libres de crever de faim, ce dont ils ne se privaient guère. »

Il y a d’un côté la grande famille des Maheu, respectable et qui refuse de mendier ; de l’autre, la famille Grégoire, de riches bourgeois charitables mais un peu niais qui ont investi dans la mine. Il y a aussi la fête de la Sainte Barbe, le boisage, la paie de quizaine, le grisou … Des éléments qui constituent le quotidien monotone et sombre des mineurs.

 

C’est le 3e Rougon-Macquart que je lis et je suis toujours autant captivée par la narration de Zola.  Même si la fin est des plus pessimistes comme celle de l’Assommoir, l’auteur dépeint la réalité de la mine telle qu’elle a été pendant plus d’un siècle. Les mineurs triment et parviennent tout juste à se nourrir et à vivre alors que les bourgeois continuent à s’engraisser. Il faut absolument le lire pour découvrir la vie dans les mines de charbon, d’autant plus quand on vit dans une région comme le Grand Est ou les Hauts de France. Des régions où nos parents, grands-parents ou arrières-grands-parents ont certainement vécu ce quotidien de l’intérieur.

Non, d’une façon ou d’une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres. Les enfants verraient sûrement cela, si les vieux ne le voyaient pas, car le siècle ne pouvait s’achever sans qu’il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice. »

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