livre la servante écarlate

La servante écarlate, Margaret Atwood

« Nolite te salopardes exterminorum ».

Après la lecture de La Servante Ecarlate, cette phrase vous semblera étrangement familière.

Dans un futur proche, à Galaad, Defred est une servante écarlate parmi d’autres. Elle est au service d’un couple dont elle doit porter l’enfant pour contrer la chute drastique de la fécondité. Elle n’est plus qu’un vaisseau destiné à se reproduire ; marquée comme un animal, une denrée rare protégée tout autant que surveillée. Heureusement, elle peut encore rêver et repenser à son passé semblable au nôtre. On découvre en parallèle de son quotidien mécanique qu’elle a eu une enfant, un mari et qu’elle a profité de sa jeunesse. Aujourd’hui en revanche, à Galaad, il est interdit aux femmes de lire, d’écrire et de posséder quoi que ce soit. Toute trace d’humanité semble avoir disparu.

Pourtant, la religion et la surveillance des citadins dominent, générant peur et soumission comme au sein des dictatures. Malgré toute cette oppression, Defred garde espoir suite à la découverte d’un mouvement clandestin de résistants. La fin du livre, ouverte et mystérieuse, m’a donné envie de découvrir la suite, écrite 35 ans plus tard.

Avec la publication de ce roman en 1985, nul doute, Margaret Atwood est bien une visionnaire. Elle se targue de n’avoir rien inventé et de ne parler que de faits existants ou en train de se produire, ce qui est encore plus terrifiant. « Une chose a changé : ce que l’on qualifiait autrefois de fantasme paranoïaque est devenu une possibilité. » Ce roman trentenaire semble ne pas avoir pris une ride. Au contraire, il est malheureusement bien trop d’actualité. Je pense notamment au recul sur l’avortement dans certains états américains et aux livres bannis dans un pays soi-disant démocratique. D’une grande richesse, il offre de nombreuses réflexions sur la société actuelle, le capitalisme, le totalitarisme mais aussi la place des loisirs et celle des femmes et de leur corps. De quoi nous donner froid dans le dos, d’autant plus qu’il fait partie de la liste des livres interdits aux Etats-Unis. Une raison supplémentaire pour le lire !

1 réflexion sur “La servante écarlate, Margaret Atwood”

  1. Coucou ! Je ne l’ai pas lu mais j’ai vu les 3-4 premiers épisodes de l’adaptation en série, et c’était intenable. L’autrice a raison, elle n’a rien inventé, les femmes, en particulier racisées, ont été exploitées sexuellement par les hommes blancs. Je pense que c’est juste que ce roman a été écrit par une personne qu’on accepte d’écouter mais l’Histoire est jalonnée de violences sexistes et sexuelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *