Les étoiles s’éteignent à l’aube, Richard Wagamese

L’avis au verso du livre, évoquant que ce roman est un cadeau et qu’en le refermant on s’aperçoit que ce monde est toujours celui de Steinbeck, a suffi à me convaincre de le lire.

Eldon Starlight, se sentant défaillir, demande à son fils Franklin de le conduire à la montagne pour l’enterrer tout en haut. Tout semble opposer ces deux hommes Ojibwés qui ne se connaissent que très peu. Au cours de leur périple à travers de magnifiques paysages de la Colombie-Britannique, ils vont se découvrir davantage l’un et l’autre. Le père verra combien son fils est débrouillard, dégourdi et mûr pour ses 16 ans. C’est là l’héritage que lui a transmis le vieil homme qui l’a élevé, à l’époque où Eldon préférait fuir ses responsabilités. Le fils découvrira le passé de son père et ses sombres secrets bien gardés. Il n’est peut-être finalement pas que l’alcoolique qu’il a toujours connu.

Ce livre regorge de scènes incandescentes, de personnages bourrus mais profondément humains et loyaux comme ceux que nous offre Steinbeck. Ici, les silences dominent bien plus que les mots. Le père finalement n’est pas un mauvais bougre mais l’alcool dans lequel il tente de noyer sa culpabilité l’a rongé jusqu’à l’os. C’est une relation père-fils douloureuse que Richard Wagamese nous propose, desservie par un magnifique récit. Une envie de rattraper le passé au milieu d’une nature à couper le souffle.

« Presque toute ma vie, j’ai mieux gardé les mots dans ma tête que j’les ai parlés, dit son père. Ils sortaient jamais comme j’aurais voulu. Mais je savais écouter comme y faut. »

 

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