Insula, Caroline Caugant

Ce roman commence par un séisme, alors que les catastrophes naturelles se multiplient ces dernières années. Nous sommes au Printemps 2024 quand Line, hôtesse de l’air en voyage à Tokyo, disparaît, victime de l’un d’entre eux. Elle refait surface quelques jours plus tard, miraculée et à jamais transformée.

Celle qui rêve de s’envoler depuis toute petite ressent une énorme dette envers les disparus qui n’ont pas survécu. Il est difficile de continuer à vivre comme si rien ne s’était passé. Elle décide de rejoindre une île sauvage de l’Atlantique pour guérir avec un profond désir de renaître. Il s’agit de l’île dont Saki lui a parlé, la Japonaise qui l’a aidée à survivre sous les décombres.

Ce roman est très prenant, surtout la première partie qui raconte comment Line a été miraculée. La deuxième partie évoque principalement l’histoire de Saki, dont on se demande tout au long du roman si elle va revenir ou si elle a péri lors de la catastrophe. Quant à la troisième partie, elle fait référence au titre et renvoie à nos émotions, notre partie faillible et les forces contradictoires qui nous habitent. L’écriture est très belle et les réflexions menées ainsi que la construction du roman ont su me tenir en haleine et me transporter.

« Ces bruits familiers, inoffensifs, semblaient maintenant contenir mille menaces. Dans ces moments-là, lorsque les fauves commençaient à la cerner, Line avait du mal à respirer. Elle devenait elle-même l’une de ces bêtes, l’un de ces fauves, sensible à chaque son que le monde émettait, à ses remugles et au moindre de ses mouvements. La ville était devenue pour elle un terrain de chasse, empli de signaux d’alerte, affolant son cerveau reptilien, réveillant des peurs ancestrales qui sommeillaient en elle. « 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *