Une maternité différente
Ce livre raconte la maternité comme personne. Parce que tout ne se passe pas forcément comme prévu, qu’on ne nait pas mère. Qu’on peut avoir peur de reproduire ce qu’on a vécu. C’est une histoire bouleversante et terrifiante à la fois qui nous happe dès les premières lignes. L’ayant lue en version originale, j’ai été secouée par la force de ce récit et reconnais que le titre anglais, The Push, est bien plus approprié que celui traduit.
Blythe et Fox rêvent de fonder une famille. Ils ont la trentaine et une petite fille, Violet, qui repousse sans arrêt sa mère mais pas son père. Celui-ci met les doutes de sa femme sur le compte de l’épuisement. Blythe se dit que décidément, la maternité ne va pas à sa famille, sa mère et sa grand-mère ayant échoué dans cette mission. Mais elle a envie de croire qu’elle peut être une bonne mère. Tout au long du livre, on se retrouve dans la tête de Blythe dont les émotions sont merveilleusement bien décrites et d’une complexité redoutable. Les sentiments de culpabilité et d’impuissance sont omniprésents. Elle raconte, dans une longue lettre à son ex-mari, ce qu’elle vit en tant que mère et en filigrane, il y a le récit de l’enfance de sa mère et de sa grand-mère.
Une réflexion sur la maternité
D’un côté, Blythe nous énerve entre guillemets à rester bloquée dans le passé et de l’autre, on éprouve de l’empathie face à ce qui lui arrive et ce qu’elle doit surmonter quotidiennement. Doit-on forcément aimer son enfant et vice-versa ? La maternité est-elle une question héréditaire ? Ce thriller psychologique aux allures de cauchemar pousse à de multiples réflexions sur la maternité et les craintes liées. Il s’agit d’une histoire glaçante, intense et absolument magistrale.
Aucun couple ne peut prédire ce que deviendra sa relation après avoir eu des enfants. Mais on s’attend légitimement à traverser cette expérience ensemble. À faire équipe dans la mesure du possible. Nous étions bien organisés. Notre enfant était nourrie, baignée, promenée, bercée, habillée, changée. Tu faisais le maximum. Je m’en occupais toute la journée, mais dès que tu rentrais du travail, c’était ton tour. Patience. Amour. Affection. Je t’étais reconnaissante de tout ce que tu lui donnais et qu’elle refusait de recevoir de moi.