Voilà un petit bijou de sensibilité ! L’histoire de Franck, bobo parisien qui retourne dans la ferme de ses parents après dix ans d’absence et surtout après la mort de son frère Alexandre. Au même moment, Louise débarque. Il y a aussi un enfant, celui de Louise, qui porte étrangement le même prénom que le frère disparu. Une rencontre qui fait du bien à ces deux êtres blessés par la vie et la perte d’un être proche.
La nature constitue ici un refuge, un retour aux sources pour se recentrer sur soi et les choses importantes de la vie. Un peu comme dans Chien-Loup du même auteur, que j’avais beaucoup aimé. Ici, on est surtout dans le monde agricole avec des plaisirs simples, vrais et beaux, décrits avec tellement de justesse et de pudeur !
«C’étaient des hommes de la terre, il n’avait plus rien à voir avec eux, déjà ils avaient cet accent, cette voix qui porte, ces chaussures lourdes antichocs, même sous cette chaleur folle ils privilégiaient le travail au confort. Dans le fond, il leur enviait cette disposition, ce naturel, cette aptitude à s’en tenir au monde tel qu’il existe tout autour de soi, un monde délimité par des perspectives connues, ce monde ils le connaissaient par coeur, ils en savaient tous les détours, tous les pièges, toutes les subtilités de la faune de la flore et des saisons, le monde avant tout c’était le leur. »