Ada, Anglaise et nageuse chevronnée, a 70 ans et vit seule depuis la mort de son mari dans un village du Massif Central. Sa fille Rebecca est partie dans une secte, les Simples, et elle ne parvient plus à la contacter. Mais elle ressent souvent des papillons dans le ventre quand il lui arrive quelque chose et garde l’espoir qu’elle lui revienne. Graff est un gitan funambule qui s’est blessé en tombant d’une échelle et qui campe dans son pré avec sa jument blessée elle aussi. Il ne croyait plus beaucoup en la vie et souhaitait en finir jusqu’à ce qu’il croise le chemin d’Ada. C’est une rencontre portée par la grâce entre ces deux êtres solitaires qui se moquent des apparences et rêvent de liberté.
Chacune de leur histoire nous est contée avec ses secrets de famille tus pendant des années et son lot de drames. La perte d’être chers, des aspirations qui ont dû être revues en raison des circonstances. Il y a un peu de poésie et une part de magie dans ce roman avec la transmission de traditions et des histoires d’enfance ainsi que la beauté des mots étrangers à la découverte de l’autre. L’amour maternel et transgénérationnel est aussi omniprésent et d’une beauté inouïe. J’ai ressenti beaucoup d’émotions à sa lecture grâce à ces êtres ouverts, lumineux et décalés qui gardent espoir et nous délivrent une belle leçon de vie.
En lice pour le prix Horizon du 2e roman 2024, ce roman fait partie de mes préférés et reste celui qui m’a le plus touchée.
« Toute sa vie, Ada a craint que Becca ne soit fauchée par un accident ou par une maladie. Finalement, une idée s’en est chargée. »
« La peluche oubliée sur un rebord de fenêtre, le cahier de texte enfoui sous un magazine, le bonnet enfoncé entre les sièges d’une voiture… certaines mères savent déceler la cachette des choses perdues, à croire qu’une boussole habite leurs mains ou qu’un compas invisible leur dessine le périmètre à explorer. »