Chaque fois que je découvre un livre de Charles Pépin, j’en ressors grandie. Pleine d’espoir, de réflexions et de figures inspirantes. Ce livre sur la confiance en soi ne fait pas exception.
Selon le philosophe, la confiance en soi engage notre rapport à l’action face au doute. Il nous suggère d’agir avec la fraîcheur d’un enfant, c’est-à-dire « d’aller vers ce qu’on ne connait pas comme si on le reconnaissait » (Christian Bobin). En acceptant l’incertitude et les aléas de la vie, nous sortons de notre zone de confort et prenons des décisions librement. La distinction qu’il établit entre choisir et décider nous indique clairement que souvent, c’est notre liberté qui nous angoisse et nous empêche d’agir.
D’autre part, la confiance en soi passe par l’écoute de son intuition ou encore par le fait de s’entourer des bonnes personnes pour se nourrir de relations qui nous font du bien.
Pour se faire confiance, Charles Pépin nous invite à nous émerveiller pour nous délivrer de nos inhibitions mais aussi à agir et à essayer. Et tant pis si ça ne marche pas. On aura au moins appris quelque chose et on aura eu la liberté de décider. La vie étant par nature imprévisible, le plus important est de rester fidèle à soi-même et à ses désirs. Vivre intensément, bien se connaître et ne se comparer qu’à soi-même.
Enfin, l’auteur nous invite à admirer – action qui s’est perdue à l’heure actuelle – et à s’inspirer des autres pour développer son propre talent.
Charles Pépin a le don de nous guider avec une facilité déconcertante et à truffer ses démonstrations d’exemples concrets qu’on a envie de s’empresser de lire ou relire. C’est ainsi que j’ai découvert la biographie incroyable de Georges Sand ou les quelques lignes de Zarathoustra de Nietzche. Une véritable petite mine d’or, une fois encore, qui nous rappelle combien la vie est belle.
« Notre existence nous met sans cesse face à des arbitrages. Nous ne savons pas si c’est le moment de nous engager, de déménager, de changer de métier. Mais personne ne pourra décider à notre place, et il nous appartient d’être au rendez-vous lorsque la vie exige de nous une décision. Si nous ne nous saisissons pas pleinement de notre pouvoir de décision, notre vie sera une suite de non-choix, et elle nous filera entre les doigts, emportant avec elle notre confiance. Il n’y a pas de confiance en soi sans une maîtrise de l’art difficile de la décision. »
« Nous sommes paralysés par l’incertitude parce que nous oublions combien la vie serait terne si tout était certain, prévisible. Bien sûr, nous pouvons nous tromper. Les conséquences peuvent être pénibles. Mais cet aléa fait le sel de la vie humaine. »
Coucou ! Autant l’avant-dernière citation me parle beaucoup, autant la dernière beaucoup moins : parfois, quand on fait un choix et que finalement on se trompe, ce n’est pas un « aléa », ce n’est pas le « sel de la vie humaine ». Cela peut avoir des conséquences dramatiques, en cascade, qui vont souvent les unes avec les autres (comme, à tout hasard, la précarité, la pauvreté, la souffrance physique et morale…). En tout cas, cet ouvrage attise ma curiosité !
@Lybertaire Ravie que ce livre t’intrigue ! Je pense que ce que l’auteur veut faire c’est surtout nous pousser à agir pour ne pas regretter, quitte à prendre des risques. Evidemment si des conséquences dramatiques peuvent survenir, la raison sera plus à même d’aider à faire des choix conscients pour ne pas risquer de tout perdre. Dans la même veine et, pour changer de regard sur l’échec, je t’invite à lire « les vertus de l’échec » du même auteur, un gros coup de coeur !
Coucou Aline ! Merci pour cet autre conseil de lecture ! Je viens de lire la quatrième de couverture des Vertus de l’échec et je reste très méfiante concernant les personnes choisies comme exemples : là encore, sur le plan matériel (conditions de vie, classe sociale, discriminations…), il y aurait beaucoup de choses à dire avant d’oser se comparer et s’inspirer. Il y a un monde entre l’enfance privilégiée d’un jeune créatif qui a une certaine latitude pour essayer des trucs dans son garage et échouer (pour prendre l’archétype de l’entrepreneur génial), et celui ou celle qui vit à 6 dans 30 m2 dans une cité polluée, délabrée, isolée des commodités, en proie au patriarcat, au racisme, à la violence policière, à la discrimination à l’embauche, etc. (pour ne prendre qu’un exemple de ville française, européenne). Bref, je suis pas sûre d’être le public de ce genre de livres, et pourtant, ces sujets m’intéressent !