Les choses que nous avons vues, Hanna Bervoets

Avec ce roman, l’auteur a voulu montrer les effets délétères d’une exposition fréquente à des images choquantes. Elle y décrit le quotidien de modérateurs de contenu, chargés de veiller sur les images et textes du web. Ils doivent visionner quotidiennement une quantité astronomique d’images et vidéos et les supprimer si elles ne respectent pas des règles bien précises. Il s’agit de vidéos barbares et traumatisantes, pas toujours évidentes à évaluer et devant être visionnées jusqu’au bout pour être bien catégorisées.

Nous découvrons cet univers grâce au récit de Kayleigh qui a quitté ce job éreintant chez Hexa. Elle s’adresse à son avocat pour témoigner collectivement contre la plateforme Internet qui l’emploie. Cette exposition quotidienne au pire respecte des lois strictes. Aucun téléphone, papier ou communication avec l’extérieur sur ce qui est visionné n’est autorisé. Ceci semble à peine à la limite du supportable. La relation entre Kayleigh et sa compagne Sigrid ne peut qu’être perturbée et pâtir de ce traitement inhumain.

Cauchemar, dépression et traumatismes, voilà ce que produit ce job, en attirant l’attention sur le dark web. Le sujet est intéressant mais sa rédaction dans une langue crue ne m’a pas émue outre mesure. Je reste assez mitigée sur ce livre qui m’a donné une impression d’inachevé et aussi celle d’un sujet qui semble peu creusé mais dérangeant : l’impact des choses traumatisantes vues et la transformation qu’elles induisent en nous. Non, les images ne nous laissent pas indemnes et il est difficile ensuite de les ignorer.

« Les traumatismes secondaires provoqués par une exposition prolongée à des images choquantes peuvent entraîner dépression, anxiété et pensées paranoïaques »

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