« Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux ? Leur vérité, ou plutôt leur couverture ? Leur vernis, ou leur écorce ? Avons-nous à ce moment-là une chance unique de les percer à jour, ou est-ce que cet espoir est absolument vain, parce que le premier regard passe toujours à côté de ce qui est important ? »
Liv Maria est une femme hors-du-commun. Mi-bretonne, mi-norvégienne, elle devient orpheline trop tôt et grandit trop vite lors d’un séjour à Berlin. Celle qui semble n’avoir peur de rien va vivre mille vies extraordinaires au cours de ce roman jusqu’à décider de celle qui lui convient et de finalement s’arrêter. S’arrêter pour se fixer et avoir des enfants, sous-entendu une vie « normale » par rapport à ses vies passées exubérantes et volatiles. Une petite maison, un mari, des enfants, l’amour qu’elle n’avait pas imaginé pour elle et qui la saisit en pleine face. La vie est parfois surprenante ! Jusqu’au jour où son passé la rattrape et qu’elle ne peut plus taire son secret. Une manière pour l’auteur de nous dire que finalement on n’échappe pas à son destin.
Ce roman de Julia Kerninon marque la fin de l’innocence et le poids de la culpabilité. C’est aussi un magnifique portrait de femme décrit avec un souffle romanesque sans pareil. Il soulève une question essentielle :
« Comment se tenir là, dans cette vie, avec le souvenir de toutes ses autres vies contradictoires ? »
De femme à mère, amante, libraire, Liv Maria endosse 1000 rôles qu’il est difficile de concilier ! La fin m’a littéralement laissée sans voix.