Les enfants sont rois livre

Les enfants sont rois, Delphine de Vigan

Le roman s’ouvre en 2001 avec la finale de Loft Story, la toute première émission de téléréalité, pour présenter ses deux héroïnes, qui suivront une trajectoire bien différente : Mélanie Claux, future mère influenceuse et Clara Roussel, enquêtrice solitaire pour la brigade criminelle élevée par un couple d’amoureux militants. Vingt ans plus tard, la célèbre Kimmy Diore, fille de Mélanie est kidnappée.

Constat sur les réseaux sociaux

Delphine de Vigan fait un constat amer sur les réseaux sociaux en 2020 et prédit leurs conséquences en 2030 : dans cette dystopie, elle imagine le possible devenir des stars de la télé-réalité ou des influenceurs qui ne vivent que pour être vus et mettent en scène leurs enfants. Leur a-t-on demandé leur avis ? Tout le monde rêve-t-il vraiment de devenir influenceur ou YouTubeur ? Est-ce que cette vie fictive permet d’être heureux ? Si l’on suit ces deux personnes, l’éducation et l’enfance sont visiblement liées à leurs croyances et dépendances. On assiste à une vraie dégringolade pour l’une et à une incompréhension totale pour l’autre, complètement déconnectée d’Internet.

Réflexion sur l’avenir des réseaux et leur impact à long terme

J’ai trouvé ce roman addictif, glaçant et instructif. Il n’est pas difficile de se mettre à la place de ces enfants qui n’ont rien demandé et grandissent avec une caméra braquée sur eux. Ils doivent constamment jouer un rôle, du réveil au coucher, et ça en devient épuisant. Les relations avec leur entourage ne sont pas forcément faciles : ils sont admirés ou bien critiqués à leur insu. Difficile dans ces conditions de se construire. Si je connaissais certains aspects et activités des influenceurs, j’en ai aussi découvert d’autres et les systèmes cachés derrière. J’ignorais qu’une loi visant à encadrer l’exploitation commerciale de l’image des enfants influenceurs sur les plateformes en ligne avait été votée en 2020, ce qui est une bonne chose.

Je reconnais que Delphine de Vigan ne montre ici que les aspects négatifs des réseaux sociaux. Heureusement qu’il existe aussi de nombreux côtés positifs et de très bonnes influences. Ce livre au scénario créé de toutes pièces est tout à fait plausible et interroge vraiment sur le devenir de ces enfants star, le bonheur familial exposé et vendu aux yeux de tous.

« Cette femme n’était ni une victime ni un bourreau, elle appartenait à son époque. Une époque où il était normal d’être filmé avant même d’être né. Combien d’échographies étaient publiées chaque semaine sur Instagram ou Facebook ? Combien de photos d’enfants, de famille, de selfies ? Et si la vie privée n’était plus qu’un concept dépassé, périmé, ou pire, une illusion ? »

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