La fortune des Rougon, Emile Zola

« La révolution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive, exaspérés par leur mauvaise chance et disposés à violer la fortune, s’ils la rencontraient jamais au détour d’un sentier. C’était une famille de bandits à l’affût, prêts à détrousser les événements. […] le père et la mère, les plus âpres peut-être, comptaient travailler pour leur compte et profiter en outre de la besogne de leurs fils ; Pascal seul, cet amant discret de la science, menait la belle vie indifférente d’un amoureux »

L’origine de la lignée des Rougon-Macquart

La fortune des Rougon est le tome des origines. C’est le premier de la série des Rougon-Macquart, celui qui pose le socle de cette saga de 20 romans du XIXème siècle, initiée en 1871. Tous reposent sur deux idées principales : l’étude des ambitions démesurées et celle des tares liées à l’hérédité.

Ce livre raconte l’origine de la lignée des Rougon-Macquart dans la ville provençale de Plassans. Il fait suite au coup d’État perpétré par Bonaparte en 1851. D’un côté il y a les Royalistes, de l’autre les Républicains. D’un côté les Rougon, commerçants de la petite bourgeoisie. De l’autre, les Macquart, connus pour voler et leur propension à l’alcool. La fusion des deux familles, qui se vouent alors une haine réciproque, motivée par les qu’en dira-t-on, donne naissance à une lignée hors du commun. Et au fur et à mesure des événements politiques se mettent en place tous ces personnages et leurs caractères, finement disséqués par Zola. La plupart d’entre eux sont opportunistes, spéculateurs, habiles et n’ont aucun scrupule pour parvenir à leurs fins. J’ai profondément détesté Antoine, fainéant à souhait et n’ai guère trouvé le couple des Rougon beaucoup plus respectable. Heureusement, il existe quelques belles figures touchantes et plus humaines, comme le couple formé par Sylvère et Miette ou le docteur Pascal.

La fortune des Rougon

Finalement, c’est le régime impérial qui forme la fortune des Rougon, moyennant quelques ruses et coups bas. Il semblerait que les chiens ne font pas des chats et c’est bien ce que Zola veut démontrer avec cette fresque sociale et familiale. J’ai trouvé ce roman des origines convaincant et prometteur. Zola sait nous emporter rapidement dans sa saga et dans l’histoire grâce à un engrenage habilement créé et un récit des plus palpitants.

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