Jane Eyre, c’est l’histoire d’une orpheline maltraitée par les parents qui l’ont recueillie. Elle est ensuite envoyée dans une pension stricte à Lowood où elle figure parmi les meilleures et devient institutrice. Peu d’épisodes joyeux jalonnent son enfance – heureusement qu’il y a sa bonne Bessie, son institutrice Mlle Temple, son amie Hélène et la littérature. Elle est la preuve qu’il est possible d’échapper à son destin et à sa condition !
« Ce soir-là, il nous sembla que nous étions nourries de nectar et d’ambroisie. Le sourire de satisfaction avec lequel Mlle Temple nous regardait pendant que nous apaisions nos appétits voraces sur le mets délicat qu’elle nous avait libéralement réparti, ne fut pas la moindre de nos joies. »
Jane a un véritable désir de justice entre les hommes et semble avoir besoin de contrôler sa vie, son avenir, au détriment de ses sentiments, sans doute pour se protéger. Aussi, quand elle tombe amoureuse du richissime Rochester, elle pense qu’elle ne le mérite pas et fait passer la raison avant l’amour, quitte à souffrir terriblement ! Des histoires fantasques se glissent dans ce récit entre folies meurtrières, tragédies et héritages lointains, nous plongeant dans un univers à la fois particulier et fantastique. On ne peut que se sentir transporté par un tel récit mêlant suspense et rebondissements.
« Il m’intéressait et me dominait. M. Rochester s’était emparé de mes sentiments et les avait liés aux siens. Je n’avais pas voulu l’aimer ; j’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour repousser de mon âme ces premières atteintes de l’amour, et, dès que je le revoyais, toutes ces impressions se réveillaient en moi avec une force nouvelle. Il me contraignait à l’aimer sans même faire attention à moi. »
Jane, c’est finalement une femme courageuse et forte, qui a sa fierté mine de rien ! Les meilleurs reconnaissent en elle ses atouts et ses efforts finissent par payer. On retrouve les ingrédients qui font le succès des romans des sœurs Brontë avec ici une large partie autobiographique. Ce classique de la littérature anglaise paru en 1847 n’a, à mon avis, pas pris une seule ride et demeure un classique à découvrir ! L’édition Archipoche est en plus magnifique !