Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace et investie dans son travail. Au fond d’elle, elle sait qu’elle ne retournera pas travailler. Elle en est incapable. Son entourage ne comprend pas où est passée cette femme battante et elle-même ne se reconnait pas quand elle aperçoit son reflet … Elle a perdu tous ses repères.
C’est une histoire universelle qui nous interroge sur nos propres choix et désirs. Comment faire pour se relever et trouver sa place quand on a perdu le sens de sa vie ? Le TEMPS est essentiel, les conseils et injonctions des autres, inutiles. Il faut prendre le temps de se retrouver, de retrouver le goût de vivre. Personne ne le fera à notre place.
« Que faire des jours, que faire du temps, de ces journées qui s’étirent, sans saveur et sans parfum ? le temps naguère si tendu, si segmenté, est devenu un bloc mou, une matière poisseuse qu’il faut grignoter, éroder minute par minute, dans un parcours aux contours indistincts, sans repères, sans angles, sans prises, un continuum grisâtre qui s’autodévore dans une lenteur infinie. »
Gaëlle Josse sait trouver les bons mots pour dire les émotions, les sensations et la fragilité de la vie. Elle évoque le burn-out avec beaucoup de subtilité et de justesse. Et puis finalement, la fin du livre permet d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. Comme une renaissance après une mauvaise passe éphémère mais nécessaire pour s’interroger sur ses aspirations et aller de l’avant.
« Elle pense à ce mot, la reverdie, un mot démodé qu’elle avait trouvé joli, lu dans un livre il y a longtemps. Quand tout revient, en force, en beauté, en joie, en énergie. Ce mouvement entêté de la lumière, de l’oxygène et de la sève, qui ramène vers la vie. »