Robert est un paysan d’un certain âge vivant dans un tout petit village campagnard. Il nous livre une profonde réflexion sur la confrontation entre l’idéal de campagne des hommes et la réalité de la terre. On a d’un côté des citadins nouvellement arrivés à la campagne, convaincus qu’ils vont changer le monde et sauver l’environnement grâce à une culture biodynamique. De l’autre, les paysans qui connaissent la terre depuis toujours et refusent d’admettre qu’ils l’ont un peu sabotée. Entre les deux, un énorme fossé.
On a l’impression d’être dans un PMU en train d’observer l’histoire de ces habitants à travers les yeux de Robert. Si on y retrouve une certaine sensibilité et un amour évident de cette terre qui part à vau-l’eau, il ne se passe pas réellement grand-chose dans cette France rurale décrite. C’est comme si l’auteur avait voulu partager avec nous l’ennui et le quotidien de ce village où tous les jours se ressemblent, où les habitants semblent passer leur temps au café.
Certaines attitudes sont condamnables mais après tout, qui sommes-nous pour juger ? L’auteur, à travers Robert, ne fait qu’observer et constater les évolutions sans réellement prendre parti pour l’un des deux camps. Une chose est sûre : de nombreux changements, irréversibles, se sont produits ces dernières années, notamment dans les campagnes et l’ordre des choses est perturbé à jamais. De nombreuses réflexions intéressantes mais qui, pour ma part, virent plutôt en logorrhées. Au final, après 250 pages de descriptions, un constat implacable et un drame pour clore avec un « c’était mieux avant » sans appel. Le message est passé.