Le narrateur est un archiviste cinquantenaire au chômage. Toute sa vie il a été amoureux de Fabienne, une copine d’école devenue chanteuse. Il conserve bien évidemment un dossier sur elle. Au quotidien, il continue à trier des articles de presse et à les archiver pour le plaisir. Pourtant, sa vie à lui n’est pas très ordonnée.
Tout au long du livre, on suit son quotidien terne au cours duquel il se remémore le passé avec cette fille et ses relations avec les autres. Et si il avait mal interprété son rejet et aurait dû insister ? Sa vie aurait été bien différente … A moins que ses souvenirs ne lui fassent défaut après toutes ces années. Difficile de revivre le passé avec force détails sans se fourvoyer. Avant de recontacter sa bien-aimé, il imagine plusieurs scénarios : celui où tout se passe bien, mal etc … Et c’est là où il n’est pas toujours évident de s’y retrouver !!! Parfois nous croyons qu’une scène a réellement lieu, alors que celle-ci ne se déroule que dans sa tête. Ce livre nous interroge sur la possibilité de conserver ou non intacts nos sentiments en dépit des années. Il souligne aussi la mélancolie associée aux scènes du passé. Je reconnais que certaines réflexions sur la vie en général sont très pertinentes et intéressantes. Toutefois, j’ai trouvé ce roman globalement déroutant dans sa narration et j’ai eu du mal à le terminer. Peut être renferme-t-il trop de souvenirs et pas assez d’actions ?
« Mais qui fait encore attention aux textes des chansons ? Si l’on aimait et souffrait autant dans le monde que dans les chansons, il serait différent de ce qu’il est. Ce qui me préoccupe beaucoup plus, c’est une autre question. Toute ma vie, j’ai été convaincu que Franziska ne m’aimait pas, que je n’avais jamais été autre chose pour elle qu’un bon ami, peut-être même son meilleur ami pendant un certain temps et que c’était la raison pour laquelle je n’avais aucune chance de devenir son amant. Maintenant je vois tout d’un coup partout des signaux qu’elle me donnait, des possibilités qu’elle créait, des invitations à aller vers elle, à lui déclarer mon amour, à l’embrasser, à l’aimer. Avais-je été à ce point aveugle pour ne pas m’en être rendu compte à l’époque ou étais-je trop timide, ou bien ne voulais-je secrètement pas être avec elle? »
Il est dans nos étagères :-). Nous organisons d’ailleurs dans le cadre des « Feuilles allemandes » une lecture commune autour de cet auteur le 15.11 prochain. Une bonne suggestion de lecture, merci !
Vous m’en direz des nouvelles @Patrice !