Zephyr, Alabama, Robert McCammon

Un enfant qui grandit trop vite

Après l’accident survenu à Zéphyr (petite ville d’Alabama) au Printemps 1964, Cory et son père ne seront plus jamais les mêmes. Pour cause : la voiture qu’ils ont vue s’enfoncer dans les profondeurs d’un lac avec à son bord un homme torturé et menotté au volant les hantera. Ainsi que son mystérieux assassin. Cory mène l’enquête de manière brillante et commence à avoir peur …

C’est un petit garçon observateur à l’imagination débordante qui aime raconter des histoires et rêve de devenir écrivain. Avec ses copains, il adore faire du vélo, aller au cinéma, à la fête foraine et vivre des aventures. Du haut de ses 12 ans, il voit sa petite vie changer et s’assombrir. Il grandit drôlement vite en cette année 1964. Entre ce meurtrier qui rôde, les frères Branlin qui menacent sa bande de copains, son père devenu insomniaque, les événements teintés de magie, les contrebandiers, le racisme des habitants, la rencontre avec la mort…

« Boys will be boys »

« The years of a boy’s life pass so fast, Cory. » She smiled faintly. « Boys want to hurry up and be men, and then comes a day they wish they could be boys again. But I’ll tell you a secret. […] They may look grown-up, but it’s a disguise. It ‘s just the clay of time. Men and women are still children deep in their hearts. They still would like to jump and play, but that heavy clay won’t let them. They’d like to shake off every chain the world’s put on them, take off their watches and neckties and Sunday shoes and return naked to the swimming hole, if just for one day. Don’t you go through a day without remembering something of it, and tucking that memory away like a treasure. Because it is. And memories are sweet doors. They’re teachers and friends and disciplinarians. »

Une enfance universelle

On ne s’ennuie pas une minute dans ce roman initiatique rempli d’aventures et de nostalgie. On peut dire qu’il s’en passe des choses dans la tête d’un gamin. Des choses pas toujours fondées alors que certaines nécessitent d’être entendues. Bien sûr, il y a des événements sombres qui font grandir l’enfant plus vite que prévu. Pourtant, la lumière l’emporte dans cette histoire grâce à beaucoup d’amour, d’amitiés et une grande part de magie.

J’ai été surprise par la capacité de l’auteur à nous rendre compte de la magie de l’enfance et de son universalité. Le titre anglais, « Boy’s life », rend d’ailleurs tout son sens au livre qui parlera à chaque enfant que nous avons été davantage que celui français. Le roman possède un souffle et un univers incroyable qui nous rappellent de garder notre part d’enfant et de chérir nos souvenirs. On en ressort avec les Beach Boys dans la tête et l’envie furieuse de retomber en enfance. Un gros coup de coeur !

« There is something about nature out of control that touches a primal terror. We are used to believing that we’re the masters of our domain, and that God has given us this earth to rule over. We need this illusion like a good night-light. The truth is more fearsome : we are as frail as young trees in tornadoes, and our beloved homes are one flood away from driftwood. »

(lu en VO), titre original : Boy’s life

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *