Tove Jansson, c’est la créatrice finlandaise des Moomins, ces hippopotames blancs qui ont fait l’objet de dessins animés dans les années 1990. Fille d’un sculpteur et d’une illustratrice, elle a comme beaucoup d’enfants, une imagination débordante qu’elle semble avoir gardée à l’âge adulte. Ce livre raconte des épisodes de son enfance choyée et son quotidien rempli d’incroyables rebondissements. Ne dit-on pas qu’avec des yeux d’enfant tout est décuplé ? Ici on perçoit clairement l’émerveillement de l’enfance et toutes ses superstitions.
Je m’attendais à une histoire vraiment extraordinaire. Ce sont plutôt des nouvelles courtes, quasi indépendantes les unes des autres, contées comme des rêves. Parfois, Tove va tellement loin dans l’imaginaire qu’on en perd le fil. Alors oui certains passages font écho en moi et donnent envie de se lover confortablement sous une couverture comme les enfants. Mais il vaut mieux ne lire que quelques histoires à la fois pour mieux les apprécier. D’une traite, c’est assez indigeste.
J’ai été attirée par la couverture et l’émission Grand bien vous fasse qui en parlait pour la réédition de ce livre, mais aussi parce que les Moomins ont bercé mon enfance. C’est incontestablement un livre onirique et poétique.
« On peut fermer son esprit aux choses, si une chose est suffisamment importante. Cela fonctionne très bien. On se ratatine, on ferme les yeux et on répète un grand mot encore et encore jusqu’à ce qu’on soit en sécurité. »
« Explosion est un mot magnifique et très grand. Plus tard, j’ai appris d’autres mots, comme ceux qu’on ne peut murmurer que quand on est seul. Inexorable. Ornementations. Profil. Catastrophique. Electrique. Comptoir colonial. Ils deviennent encore plus grands quand on les répète plusieurs fois. On les murmure encore et encore pour laisser le mot grandir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien d’autre que le mot »