Une lecture originale et addictive
Si vous avez aimé la série « En thérapie » et que la psychologie vous passionne, ce roman saura vous conquérir. Mona Roze est une journaliste parisienne trentenaire qui subit des crises d’angoisse à répétition doublées de visions atroces. Côté sentimental, elle enchaîne les échecs amoureux. Pour rendre son quotidien plus supportable, elle décide de changer de psy et d’affronter ses démons. Sous hypnose, il découvre qu’elle parle le yiddish, une langue inconnue en pleine conscience, d’autant plus qu’elle est chrétienne. Il semblerait qu’elle soit en train de revivre un traumatisme qui n’est pas le sien. Comment expliquer ce phénomène ?
Ce premier roman est une lecture originale et addictive sur la transmission et la mémoire. Grâce à un psychologue téméraire, un artiste amoureux et un ami soucieux, Mona découvre de quel mal elle est atteinte. J’ai été rapidement embarquée et envoûtée par ce récit qui nous transporte du divan du psy à l’histoire de deux amis juifs voyageant entre la Pologne et Paris dans les années 1930. Les relations que ceux-ci entretiennent avec leur père sont intenses et à l’opposé l’une de l’autre, désignant ainsi deux courants du judaïsme rigoureux et libéral. Les correspondances entretenues sont poignantes et déchirantes.
A la découverte du judaïsme et de l’ethnopsychiatrie
Ce livre de Nathalie Zajde figurait parmi les finalistes du Goncourt du Premier roman 2025. C’est une œuvre de fiction très bien maîtrisée – tant par le ton que par la forme – qui nous fait traverser un pan de la Shoah et nous emmène dans les méandres de la psychologie. Plus spécifiquement à la découverte de l’ethnopsychiatrie, une branche de la psychiatrie qui combine les troubles psychiques d’une personne en tenant compte de son héritage culturel et sociologique. L’auteur est spécialiste des traumatismes psychiques et anime des groupes de parole des victimes de la Shoah. Comment parvient-on à se construire quand on est hanté par ses ancêtres ? Une très belle surprise !