Don Quichotte de la Manche est un personnage fantaisiste féru de littérature épique. Il est donc naturel pour lui de devenir chevalier errant et de se faire accompagner d’un écuyer, Sancho Panza. Ensemble, ils aspirent à réparer les injustices et sauver le monde. Sauf que ce Chevalier à la Triste Figure, rapidement édenté et amoché, n’a plus toute sa tête. La littérature l’a rendu fou et lui fait prendre des auberges pour des châteaux et des moutons pour des hommes. Ainsi, il se retrouve à tuer des muletiers et attaquer des prêtres, convaincu par les chimères qu’il se raconte. Autour de lui, personne ne le prend au sérieux tant son accoutrement et son discours sont hors norme. Personne, sauf Sancho qui est pétri d’admiration pour son maître si intrépide, lui promettant de le nommer gouverneur d’archipel. On a l’impression de se retrouver dans une série avec nos 2 compères qui voyagent et s’arrêtent dans des auberges. Au gré de leur périple, ils rencontrent d’autres personnes et chaque fin de chapitre nous laisse sur notre faim, nous invitant à poursuivre notre lecture.
« Car Sancho éveillé était pire que son maître endormi, tant les promesses de Don Quichotte lui avaient tourné la tête. L’aubergiste était au désespoir en voyant la placidité de l’écuyer devant les dégâts causés par son maître. »
Don Quichotte, c’est ce roman moderne qui nous fait découvrir que la littérature peut être dangereuse si on en abuse. Et qu’elle offre aussi beaucoup de bonheur et de divertissement, comme les récits contés par les nombreux personnages de ce roman. La plupart sont avides d’histoires à entendre et de malheurs à déplorer. Chacun possède un talent de conteur manifeste. Globalement, l’humour, les quiproquos, les joutes verbales, les coïncidences et les dénouements heureux rythment ce livre de Cervantès. Il nous parle de liberté, d’amour, de religion, de curiosité et de folie. Si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, j’ai préféré la deuxième partie de ce premier tome, plus fluide et romanesque.