Ce livre original s’ouvre sur une leçon de cuisson des pâtes et recèle un parfum d’enfance et de nostalgie. Il n’est pas facile d’en faire une description succincte. Globalement, c’est un roman épistolaire qui compile des recettes de pâtes et des souvenirs, agrémentés de machinations. Ces échanges sont particuliers puisqu’ils concernent trois homonymes nommés Giovanni d’Arezzo situés entre Paris et Florence et que chaque auteur se sent plus rusé que l’autre. Chacun semble exceller dans l’art du storytelling et nous régale par son imagination débordante.
L’un des protagonistes, journaliste et initiateur de la publication de recettes, se sert des histoires des autres pour créer les siennes et s’inventer une vie. Il noue des amitiés épistolaires avec un prisonnier, un homme érudit qui l’aide dans ses recherches artistiques et un autre homme mystérieux, expéditeur de la première lettre. Derrière chacune d’entre elles, il y a la beauté du secret de son auteur qui en fait tout le charme. Si l’auteur principal se joue des 3 Giovanni, il pourrait bien à son tour être trompé !
Finalement, aucun de ces hommes n’a de scrupule et on se retrouve en tant que lecteur à notre tour dupés. On ne sait plus qui détient la vérité, où est le mensonge et l’arroseur se retrouve finalement arrosé … Un bon moment de lecture où on est facilement pris au jeu et où la fin nous bluffe. Si vous aimez les énigmes, vous serez surpris et probablement séduits par cet ovni littéraire !
J’avais découvert Hervé Le Tellier avec son roman qui lui a valu le Goncourt, l’Anomalie, qui était déjà très original. Ce roman ne déroge pas à la règle et nous régale par son style inclassable.